Le Régional Rock est apparu pour la première fois durant le mouvement « Lôsane bouge ». En effet, en 1979 déjà, le Centre de loisirs des Bergières, sous l’impulsion de l’animateur Gérard Leuba, proposait l’une des rares scènes du rock lausannois, bravant ainsi la mauvaise humeur des autorités et des habitants du quartier, qui trouvaient l’endroit un peu trop agité et bruyant. Petit à petit, le lieu est devenu une référence, les groupes et les demandes pour des locaux de répétitions se sont multipliés. C’est là qu’a germé l’idée du Régional Rock, visant à donner la possibilité à tous ces groupes qui souvent se terrent dans des caves ou des abris antiatomiques de crier leur rage de vivre, de s’exprimer en pleine lumière devant un public venu les découvrir.
» Ce festival à pour but de donner une première occasion de se retrouver sur les planches dans des conditions idéales, quasi professionnelles, avec une sono et un light. Du jamais vécu pour une bonne partie des groupes qui vont se produire à cette occasion. La manifestation se fonde sur un principe d’autant plus original qu’elle exclut toute idée de concours. Le groupe tenté par une expérience se contente d’envoyer une cassette démo aux organisateurs qui retiennent les combos selon divers critères : un minimum de technique, des compositions teintées d’un brin d’originalité, de petit truc qui accroche, qui atteste le coup de patte singulier…Le groupe peut être rassuré, l’enregistrement bas de gamme sur un vieux quatre pistes ne les prétérite nullement, pas plus qu’une présentation minimale sur cassette, du reste. Ici, le disque ne saurait être un critère de sélection, on se démarque de cette politique luxueuse que pratiquent bientôt tous les clubs…. »
Le festival était donc lancé. Les premiers groupes sur scène qui arboraient des styles totalement hétéroclites se nommaient Jannis, Rock Farmers Band, Erebus, HLM, Prysm, Empire et Sam Franck.
Un quart de siècle plus tard…
Avec le passage de plus de 150 groupes, dont certains auront longtemps marqué la scène lausannoise, tels que Sam Blunier, Maladie Honteuz, Quartier Interdit, Taboo, Cosa Nostram, P.M.T et les Favez, le Régional Rock a pris de l’ampleur et est devenu de plus en plus vivant !
« Que ce soit au niveau du Régional Rock dont la formule n’a pas changé et qui se veut toujours un premier tremplin pour les jeunes formations, ou lors des soirées isolées,( actuellement au centre d’animation de Grand Vennes), l’avenir s’y joue à coups de décibels toujours plus savants. Véritable carrefour des artistes de demain, le palmarès du Régional Rock est éloquent. Tous les groupes majeurs de la scène lausannoise ont passé par la scène des Bergières et celle de Grand Vennes actuellement. Il est évident dès lors que le Régional Rock et les Bergières n’ont pas seulement co-écrit les plus belles pages de l’histoire du rock local. Ce lieu est plus que jamais un point névralgique de la scène lausannoise et romande en général, vivier de talents et d’espoirs… »
Malgré la multiplication des lieux de concerts et des festivals, le Régional Rock démontre chaque année la pertinence de son existence, qui reste une des seules véritables manifestations d’envergure pour la scène locale débutante. Il prouve alors encore toute sa force et affirme sa vocation de découvreur. Par ailleurs, l’association TROCK, qui cherche à promouvoir les musiques romandes, et qui est un relais entre les partenaires (groupes, salles, sponsors, médias,…) est un partenaire régulier.
*tiré de « L’officiel du rock » – association Action CH.Rock